22 Juin 2017

Audrey Bergouignan

Lutter contre la sédentarité

Qu’est-ce qui fait courir Audrey Bergouignan de la France aux Etats-Unis, en passant par l’Australie ? Serait-ce la crainte de la sédentarité ? Chercheuse à l’Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien du CNRS à Strasbourg, Audrey a placé l’impact de la sédentarité sur le métabolisme au centre de ses recherches. Un thème qui fut aussi celui de sa thèse menée grâce à une bourse du CNES, soutenue en 2008.

Actuellement, Audrey partage son temps entre Toulouse, où elle participe à des campagnes d'alitement (bedrest) à la Clinique Spatiale du MEDES et Denver, où elle étudie la relation entre activité physique et santé.

« Les campagnes bedrest visent à évaluer l’impact de l’alitement prolongé, modèle de microgravité sur Terre, sur l’organisme et notamment sur le métabolisme, mais aussi à tester des contremesures pour prévenir les maladaptations physiologiques induites par la microgravité. Ces expériences concernent en premier lieu la communauté des astronautes, soumis à l’environnement spatial, mais aussi la population générale, de plus en plus touchée par les méfaits de la sédentarité » explique la jeune chercheuse.

De l’autre côté de l’Atlantique, c’est dans un laboratoire associé à l’hôpital universitaire de Denver, qu’Audrey mène une importante recherche clinique. « On sait depuis pas mal d’années que la sédentarité a des effets néfastes sur la santé. Aujourd’hui, nous cherchons à déterminer plus précisément s’il vaut mieux pratiquer du sport en continu puis rester assis ou fragmenter ce temps et alterner de façon plus rapprochée les périodes actives et inactives ». Et Audrey poursuit : « Il est peut-être plus profitable de réintégrer l’activité physique que nous avons perdue depuis 100 ans dans notre vie quotidienne (monter les escaliers, marcher…) que de pratiquer un sport ou une activité physique qui peut être difficile à pratiquer pour certaines personnes».

Désormais, des médecins prescrivent de l’activité physique comme traitement. « Nous travaillons à fournir des données solides et objectives montrant les méfaits de la sédentarité sur la santé avec l’espoir de passer du niveau de la prescription au niveau de la prévention pour l’ensemble de la population. A un horizon plus lointain, il s’agira d’adapter la prescription à la personne, de donner des recommandations individualisées. De quoi occuper mes cinquante prochaines années de recherche !» s’amuse Audrey.

Audrey Bergouignan

Audrey Bergouignan
© Audrey Bergouignan